senjô

“ senjô “ ou la teinture du kesa. La couleur du kesa ne doit pas être de couleur pure,  ni bleu, ni noir, ni jaune, ni rouge, mais d’une couleur cassée, sombre et unie.

Le kesa de Bodhidharma qui fut transmis à maître Enô était en coton bleu-noir, et celui de Fuyô-Dôkai que Tendô Nyojô remit à maître Dôgen était également de cette couleur.

ikebana “ funzo-e “

L’art de l’ikebana est une recherche de l’harmonie, de l’équilibre ; cette quête esthétique mais surtout spirituelle peut s’exercer partout, dans les endroits les plus inattendus, comme dans un parking par exemple, il suffit de voir sans a priori, ni règle.

Le terme “ funzo-e “ (utilisé dans la tradition zen de la couture du kesa pour désigner des vêtements de chiffon, de guenilles)  associé au mot “ ikebana “, semble donc bien approprié à cette  poubelle où sont mêlés dans un parfait équilibre, à la fois la nature avec la branche, les feuilles mortes et les bouteilles en plastique, objets familiers de notre civilisation.

Ici, en soulignant cette composition par le moyen de la photo, dépréciation et appréciation se rejoignent.

jûsanjôe

Le kesa “ jûsanjôe “ est le kesa à treize bandes. Dans le bouddhisme zen soto, on dénombre treize kesas, celui à 5, 7, 9, 11, 13, 15, 17, 19, 21, 23, 25 bandes, et enfin à ceux à 250 et 84000 bandes qui sont des kesas mythiques. Un moine doit en posséder trois : le 5 bandes appelé “ rakusu “, ainsi que les 7 et 9 bandes. Seuls les enseignants et les maîtres sont censés porter des kesas de plus de 9 bandes.

no limit

“ Muso fuku den e “ ( kesa du champ du bonheur illimité ), extrait du sutra du kesa, Takkesa Ge  _  visuel: Claude Lévêque, centre Pompidou 2006.

La tarte aux pommes « funzo-e »

Au pied de l’arbre, cueillir des pommes abîmées dans leur chute,

d’autres picorées par les oiseaux, ou dévorées par les abeilles, ou encore, grignotées

par les hérissons.

_ les peler, les nettoyer en gardant ce que l’on peut sauver

_ ensuite découper les morceaux en tranches fines en se concentrant sur chaque coupe

_ prendre ensuite un plat à tarte en faïence ou en métal

_ étaler la pâte sans oublier de piquer le fond avec une fourchette

_ disposer les petites tranches à sa convenance en rond ou en ligne,

en spirale même, pourquoi pas, mais avec un souci d’espaces réguliers

_ colorer le tout en nappant d’une confiture de mirabelles cueillies dans le même esprit

_ arroser de sucre cristal blanc, qui ne va pas tarder à prendre une magnifique couleur ambre

_ mettre au four ( à chaleur tournante si possible) 30/40 mn

_ déguster enfin en remerciant les arbres, en saluant les pommes sans oublier aussi …..

les mirabelles.