_test :

Nous ne sommes rien,

nous sommes Kû*,

existence sans noumène.

Si cette conception vous déprime, votre orgueil est en cause.

Comprendre cela rejoint la grande extase, le grand bonheur,

et permet d’appréhender la vie cosmique, la vraie vie, notre vie.

Ainsi pouvons-nous connaître le véritable amour universel.

Nous devenons l’esprit des autres,

l’esprit de ceux qui souffrent.

Nous devenons universel,

mais en même temps nous gardons nos racines dans notre terre originelle.

S’oublier soi-même est se créer soi-même.

 

Taisen Deshimaru

_ *kû : vide, sunyata en sanscrit

_larmes

états d’âme

Mais si l’on avait quelque bon sens,

on se rappellerait que la vue peut-être troublée de deux manières et pour deux causes :

quand on passe de la lumière à l’obscurité ou bien le contraire, de l’obscurité à la lumière.

Si l’on réfléchissait que cela se produit de même pour l’âme,

toutes les fois que l’on verrait l’une d’elles dans le trouble, incapable de distinguer quelque objet,

on ne se mettrait pas sottement à rire ;

on se demanderait plutôt si, faute d’accoutumance, elle ne se trouve pas aveuglée

en arrivant d’un séjour plus lumineux, ou au contraire,

si en sortant d’une ignorance opaque vers la lumière de la connaissance,

elle ne se trouve pas éblouie par des rayons trop éclatants pour elle.

Dans le premier cas, on lui ferait des compliments pour sa façon de vivre et de sentir ;

dans le second, on la plaindrait, et si l’on s’avisait de rire, ce serait avec plus d’indulgence

qu’à l’égard de l’âme qui descendait du séjour de la lumière.

 

Platon / La République

_Âme éblouie

le pitch

Au commencement il y avait le néant, le néant n’avait pas de nom.

De là se reproduisit l’un ; il y eut l’un sans avoir de forme matérielle.

Les êtres en naquirent ; c’est ce que l’on appelle sa vertu.

Dans ce qui n’avait pas de forme, il y eut une distribution

d’où s’en suivit un mouvement perpétuel qui a pour nom Destin.

Au cours de ses transformations sont nés les êtres.

À son achèvement, l’être créé possède un corps organisé.

Ces formes, ce corps ont un principe vital, chacun soumis à ses lois propres.

C’est ce qu’on appelle la nature innée.

Qui perfectionne sa nature fait retour à sa nature originelle.

Qui atteint à sa vertu primitive s’identifie avec l’origine de l’univers et par elle avec le vide.

Le vide est grandeur.

Il est pareil à l’oiseau qui chante spontanément et s’identifie avec l’univers.

C’est lorsqu’il s’identifie parfaitement avec l’univers qu’il apparaît ignorant et obscur.

Il atteint à la vertu profonde et s’abîme dans l’harmonie universelle.

 

Tchouang Tseu

univers

transparence

Suivant la formule de Kierkegaard,

on ne peut prétendre être chrétien car il s’agit, en fait

et sans cesse, de le devenir.

 » Le but de la prière est peut-être moins d’obtenir

ce que nous demandons que de devenir autres“ (Julien Green).

Et l’acte de la prière s’inscrit exactement là

comme moment d’appel(d’air),

temps d’arrêt dans le tumulte et transparence d’une clarté

— que nous occultons mais qui existe en nous.

Marc de Smedt / Éloge du bon sens

 

voie vivante

clé de doute

Il ne sert à rien de redouter le blocage — car, plus il dure,

mieux vous percevez la réalité-Qualité ; qui vous sort à chaque fois de ce mauvais pas.

 

La réalité, dont la Qualité est le centre non défini,

est essentiellement dynamique.

Si l’on comprend vraiment la nature dynamique de la réalité,

on ne risque plus jamais de connaître de blocage.

 

Robert M. Pirsig / Traité du zen et de l’entretien des motocyclettes / Points

 

nouvelle clé